Fondements

Lancé en avril 2008 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Plan Maroc Vert (PMV) est une stratégie ambitieuse qui s'est fixé pour objectif d'ériger le secteur agricole en véritable levier du développement socio-économique au Maroc. Cette stratégie a pour finalité, à l'horizon 2020, d’exploiter pleinement le potentiel agricole du pays et ambitionne de doubler le PIBA, de créer 1,5 millions d’emplois additionnels, de lutter contre la pauvreté et d’améliorer le revenu agricole de 2 à 3 fois en faveur de 3 millions de ruraux ainsi que d’accroître la valeur des exportations de 8 à 44 Milliards de dirhams pour les filières où le Maroc est compétitif.

Le PMV s'est basé sur sept fondements :

1. Le premier fondement est de considérer l’agriculture comme principal levier de croissance du Maroc pour les 10 à 15 prochaines années, via le renforcement de sa contribution au PIB national, à la création de l’emploi, aux exportations et à la lutte contre la pauvreté.

2. Le second fondement est inhérent au choix de l’agrégation comme outil novateur d’organisation destiné, entre autres, à un meilleur partage des bénéfices dans la chaîne de valeur agricole, à la promotion de la qualité des intrants agricoles, au transfert des compétences et des technologies, à la création de liens équilibrés entre les petits agriculteurs et les marchés de capitaux ainsi qu’à la stabilité des prix.

3. Le troisième fondement est relatif à l’adoption de l’agriculture pour tous sans exclusion, via la mise en œuvre des deux piliers suivants: le pilier I qui porte sur l’agriculture moderne à haute valeur ajoutée et à forte productivité tandis que le pilier II concerne l’agriculture solidaire, située en zones défavorables.

4. Le quatrième fondement prône l’attrait de l’investissement privé de l’ordre de 10 Milliards de dirhams par an via une offre Maroc ciblée et accompagnée de l’aide publique.

5. Le cinquième fondement est l’adoption de l’approche participative et contractuelle comme base transactionnelle pragmatique destinée à concrétiser les projets  identifiés.  Ceci s’inscrit alors dans l’optique de mobiliser l’ensemble des intervenants  concernés, dont l’administration  et les organismes  sous tutelle du MAPMDREF, les élus locaux et régionaux, les opérateurs économiques et leurs organisations professionnelles.

6. Le sixième fondement concerne la refonte  du cadre  sectoriel  touchant à plusieurs  niveaux : le foncier, la politique  de l’eau, la fiscalité, les circuits nationaux de commercialisation, l’accompagnement et le suivi-évaluation:

  • Le foncier porte sur la mise en gestion privée des terres publiques et collectives, le déploiement des conditions cadres favorisant l’agrégation et le partenariat public-privé, la poursuite des efforts de réformes structurelles liées à l’immatriculation et à l’enregistrement ainsi que l’accélération massive de l’établissement des titres.
  • Concernant la politique de l’eau, il s’agit d’introduire une tarification incitative dans les périmètres  privés,  de favoriser l’investissement pour une meilleure exploitation des périmètres existants, de développer la gestion déléguée de l’eau d’irrigation et de généraliser les techniques d’irrigation moderne.
  • Sur le plan fiscal, la mise en place d’une approche adaptée est visée en tenant compte des spécificités régionales et économiques du secteur agricole.
  • Au niveau du marché national, la modernisation des circuits de distribution  est  ciblée  via  le recours à la grande distribution et aux formules intermédiaires de commercialisation ainsi qu’à travers l’amélioration de l’accès aux marchés de gros et aux abattoirs.
  • En termes d’accompagnement, de suivi et d’évaluation, une restructuration du MAPMDREF a été opérée et s’est accompagnée de la création de nouvelles structures spécialisées.

7. Le septième fondement est lié à la sauvegarde des ressources naturelles pour une agriculture durable, à travers :

  • La mise en place des projets s’inscrivant dans le cadre de l’amélioration de la résilience du secteur agricole aux modifications futures du climat ainsi que la préservation des terres et de la biodiversité ;
  • L’intégration dans les projets du PMV des technologies d’adaptation aux changements climatiques à travers la diffusion des semences sélectionnées et certifiées, le recours aux techniques de conservation de l’eau et du sol et aux bonnes pratiques agricoles ;
  • L’appui au développement de l’utilisation des énergies renouvelables dans le domaine agricole,  en  particulier les énergies solaire, éolien et biogaz ;
  • La mise en place du Programme National d’Économie d’Eau en Irrigation (PNEEI) ;
  • L’élaboration de la Carte de Fertilité des Sols Cultivés, pour une meilleure productivité des cultures à l’échelle nationale ;
  • Le programme national de Cartes de Vocation Agricole des Terres, pour une utilisation efficiente des potentialités des terres agricoles.